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Pas engagée la jeunesse ? Rien de plus faux !

Pas engagée la jeunesse ? Rien de plus faux !

Toutes et tous ont moins de dix-huit ans et représentent près d’un quart de la population des presque deux cent mille habitants de notre arrondissement, ce qui fait du 20è, le plus jeune arrondissement de Paris. Jeudi 12 Septembre, je suis allée devant le Lycée Hélène Boucher avec quelques Tisserand.e.s rencontrer un certain nombre de ces moins de dix-huit ans à la sortie de leurs cours et nous avons vécu une heure de belles rencontres.


J’entends souvent dire des jeunes, et plus particulièrement des « Millenials », que, rivés à leurs smartphones, la génération Instagram, YouTube et Snapchat manquerait cruellement d’ambition, de projets, d’engagement et serait particulièrement égocentrée. Je me suis toujours inscrite en faux contre ce cliché caractérisant trop souvent une jeunesse pourtant si belle, comme je le constate tous les jours dans mon métier de Professeure de lycée professionnel. Oui, notre jeunesse est belle, magnifique même, et les jeunes filles et garçons que nous avons rencontrés ce Jeudi sont là pour en témoigner.

Scolarisés au Lycée Hélène Boucher, Cours de Vincennes, ils n’habitent cependant pas toujours le 20è, mais y passent cependant une grande partie de leur semaine. C’est donc aussi « leur » quartier. Nous avons souhaité connaître leurs souhaits pour le 20è. Même s’ils mentionnent un attachement à leur lycée, ils regrettent cependant le gigantisme de celui-ci (la Cité Scolaire Collège-Lycée Hélène Boucher regroupe environ 2 000 élèves). Ainsi, à la pause déjeuner, ils sont nombreux à préférer se retrouver dans le calme du Square Réjane, à une centaine de mètres de là, plutôt qu’à la cantine du lycée, bruyante et surpeuplée. Malheureusement, leurs maigres finances ne leur permettent que de s’offrir des sandwichs industriels de superettes ou fast-food. Il y a donc une demande de leur part d’ouverture de commerces alimentaires proches du lycée, proposant des produits sains, mais restant dans le budget des trois ou quatre euros qu’ils peuvent consacrer à leur repas. Ils souhaiteraient également disposer de plus d’espaces réellement verts et pas simplement piétonnisés.

Dans un autre groupe rencontré, plusieurs filles et un garçon nous font part des mêmes demandes. Deux d’entre elles nous disent s’être fortement engagées dans le réseau Clim’Actions avec le soutien d’enseignants et de parents d’élèves. On sent que c’est pour elles une grande fierté tant leurs yeux pétillent quand elles nous en parlent longuement. Elles ont créé à cet effet un blog que vous pouvez retrouver à cette adresse : https://climactionhb.wixsite.com/2019. À la fin de notre discussion, le garçon intervient :  « J’ai encore une demande, mais je ne sais pas si c’est possible, j’aimerais qu’on arrête d’ouvrir des boutiques de fringues et des supermarchés, mais des petits commerces de proximité sympas ! ».

Les demandes de ces filles et garçons que nous avons rencontrés sont quasiment toutes les mêmes. Ils se sentent plutôt bien dans le quartier, mais souhaiteraient néanmoins des améliorations :  plus d’espaces verts, des commerces accessibles, plus de solidarité mais aussi, moins de pollution.

Bien sûr, leur âge ne leur permettra pas encore de voter aux prochaines élections, et pour certaines et certains, pas encore non plus aux suivantes. Mais les jeunes, quel que soit leur âge, sont des citoyennes et des citoyens à part entière dont la parole doit absolument être entendue. Et cette parole traduit l’engagement, la solidarité, l’inquiétude climatique. Il n’est pas étonnant que tant et tant de jeunes se reconnaissent dans le mouvement mondial Youth for climate. Adultes, notre responsabilité à leur égard est immense. C’est pour cette génération qui vient que nous avons à construire un futur qui leur soit réellement désirable.

Je serai toujours à leur écoute.





NathalieMaquoi
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